Autochrome
L’autochrome est un procédé photographique couleur breveté le 17 décembre 1903 par les frères Auguste et Louis Lumière.
Avant sa commercialisation, ils diffusent le procédé auprès de certains photographes privilégiés, tel que Sergueï Prokoudine-Gorski. La commercialisation débute en 1907 et la technique fut utilisée entre 1907 et 1932 environ. On lui doit en particulier de nombreuses photos de la Première Guerre mondiale.
C’est la première technique industrielle de photographie couleurs. À l’opposé des autres techniques de l’époque, ce procédé emploie une méthode additive qui enregistre l’image sur une seule plaque photographique. L’autochrome produit des images positives uniques sur verre, donc transparentes et souvent destinées à la projection et aux visionneuses stéréoscopiques.
Les plaques étaient réalisées en saupoudrant une plaque de verre avec des millions de particules microscopiques (10 à 20 micromètres) — des grains de fécule de pomme de terre — teints en rouge (orange), vert et bleu (violet), et fixés par de la résine. Les interstices entre les grains sont comblés par de la poudre de carbone très fine (noir de fumée). Ce filtre est scellé par une laque qui le protège pendant les opérations de développement de la surface sensible qui a été déposée sur le tout. Les couleurs obtenues étaient dépendantes de la chimie et sont, de fait, une interprétation du réel. Cette imperfection donne une dimension picturale à l’autochrome.
L’autochrome ne nécessitait pas d’appareil photographique spécifique. Il rencontre directement un grand succès, qui perdure jusqu’à la découverte de nouvelles techniques au début des années 1930.
Le temps de pose, d’environ une seconde, nécessitait la préparation de la composition. Les images obtenues sont donc posées, ce qui leur donne un charme désuet.
Fernand Cuville, Soldat du génie dans une forge détruite à Reims, 1917.
Visionneuse stéréoscopique Richard pour autochrome.
Arnold Genthe, Autochrome pour the Book of Dance, 1920.