Collodion humide
Le collodion humide est un procédé photographique inventé par l’anglais Frederick Scott ARCHER en 1851. La technique utilise des plaques de verre enduites de collodion comme support sensible. Frederick Scott ARCHER cherchait une technique qui permettrait de combiner la finesse du daguerréotype et la reproductibilité (ainsi que le faible coût) du calotype. Il débute ses expérimentations avec le verre en 1848. Sa découverte permet de réduire drastiquement le temps de pose grâce à la transparence du verre.
Le procédé au collodion humide présente cependant un inconvénient majeur : le négatif doit être préparé, exposé, puis développé en un temps très court, car une fois sec il devient insensible et, si la prise de vue est déjà été faite, la plaque devient impossible à développer. Selon les conditions de température et d’humidité ambiantes, les opérations de prise de vue et de développement doivent être réalisées en 15 à 30 minutes.
Certaines étapes de préparation et de développement des plaques négatives impliquaient d’être dans le noir. Les photographes du XIXe siècle transportaient donc une quantité importante de matériels. Réaliser des photographies en montagne, ou dans tout lieu reculé, demandait beaucoup d’effort. Les photographies des Alpes par les frères BISSON, ou les photographies de guerre par Roger FENTON, laissent imaginer les difficultés qu’ils ont rencontrées, équipés de leurs lourds bardas, pour réaliser leurs prises de vue. Pour l’anecdote, Roger FENTON et son assistant Marcus SPARLING suivaient les armées en roulotte, tant le matériel nécessaire était conséquent.
Les plaques de verre au collodion sont relativement stables grâce au vernis dont elles sont recouvertes. Il faut néanmoins garder à l’esprit que le collodion se raye facilement et que des craquelures peuvent apparaître, entraînant un possible écaillement de l’image.
Fonctionnement du procédé au collodion humide
Une plaque de verre est découpée de la taille souhaitée. Elle va servir de négatif. Pour cela, elle est sensibilisée par une solution appelée collodion humide. Le collodion est obtenu par la dissolution du nitrate de cellulose (explosif) dans un mélange d’alcool et d’éther auquel on a ajouté de l’iodure de potassium. La mixture sirupeuse obtenue est appelée collodion. Le collodion est ensuite versé sur la plaque de verre, dont la taille correspond à celle souhaitée pour les tirages. Une fois le collodion réparti uniformément, et lorsqu’il est figé mais pas encore séché, la plaque de verre est placée dans la chambre photographique. C’est pourquoi l’on parle de procédé au collodion « humide ». La plaque est alors exposée puis, elle doit directement être développée en chambre noir. Le développement se fait à l’aide de l’acide gallique. Après cela, l’image est fixée dans un bain de thiosulfate. Enfin elle est lavée et séchée, avant d’être protégé par un vernis.
Le tirage se fait par la suite, il est de la taille de la plaque de verre. Les grands tirages de monuments ont donc nécessités des chambres photographiques faîtes sur mesure, et des plaques de verres de dimensions correspondantes. Ce procédé a connu une grande popularité jusqu’aux années 1870 – 1880 environ car il permettait d’obtenir des clichés d’une grande finesse et de rendre une gamme de gris particulièrement étendue. Le procédé au collodion humide a aussi permis d’inventer l’ambrotype et le ferrotype.