Ferrotype

Le ferrotype, aussi appelé tintype et melainotype, est un procédé photographique ancien. Une plaque de tôle est sensibilisée par l’application d’un vernis et d’une émulsion au collodion. L’image obtenue après la prise de vue et son développent est un négatif. Il apparaît en positif grâce à son support sombre. Le ferrotype est donc une épreuve unique

Le ferrotype est inventé vers 1852 par Adolphe-Alexandre MARTIN. Il le présente en 1853 à l’Académie des sciences, le procédé est par la suite breveté aux États-Unis, en 1856, par Hamilton SMITH. C’est d’ailleurs outre-Atlantique, entre 1860 et 1890, qu’il connait le plus de succès. Il remplace le daguerréotype et l’ambrotype en raison de son coût plus abordable, de sa simplicité et de sa rapidité d’exécution. Cette technique permet une diffusion plus large de la photographie, non comme pratique, mais en tant qu’objet. Grâce au ferrotype, davantage de personnes pouvaient avoir leur propre portrait.

Fabrication et développement d’un ferrotype

Comme l’ambrotype, le ferrotype reprend les bases posées par Frederick Scott ARCHER pour le procédé au collodion humide. Au lieu de recouvrir une plaque de verre de collodion, c’est une plaque de tôle qui est employée. Les plaques utilisées sont souvent en fer blanc. Elles sont vernies, séchées, puis enduite de collodion. Comme pour les autres procédés au collodion, les plaques doivent être développées dans les minutes qui suivent la prise de vue. Le développement des ferrotypes se fait par un bain de sulfate de fer, avant d’être fixé par un bain de thiosulfate.

Comment reconnaître un ferrotype

Quand un ferrotype n’est pas protégé, on peut le reconnaitre aisément à son support métallique. Sur des tirages anciens on peut parfois remarquer des déformations du support ou des traces de rouille. Le vernis peut aussi brunir et l’image s’écailler.

Reconnaître une photographie ancienne est une tâche difficile, un autre élément à prendre en compte est la présentation des tirages. Les ferrotypes anciens étaient parfois placés dans des cadres de papier avec ouvertures ovales ou rectangulaires. L’autre présentation qui domine est l’écrin. Comme les daguerréotypes et les ambrotypes, les premiers ferrotypes étaient protégés par une plaque de verre, cerclée d’or ou de métal doré. L’identification est alors plus difficile car le ferrotype peut être confondu avec un ambrotype

Les formats d’époque dérivaient pour la plupart des plaques de base, dit ferrotypes pleines plaques (16,2 x 21,6 cm ou 18 x 24 cm). Les cartes de visites étaient en général des sixième de plaque ou neuvième de plaque (environ : 8,5 x 6 cm). Il existait aussi d’autres formats, de type médaillon par exemple (de 2,5 x 3 cm à 1,2 x 2,5 cm). Les pleines plaques et les vues de paysages sont quant à eux plus rares.

C’est en considérant l’ensemble de ces éléments que l’identification peut se faire de façon certaine.

Conseils de conservation

Les précautions de bases s’appliquent au ferrotype (port de gants en coton, stockage avec un taux d’humidité contrôlé – entre 30 et 50% – et température sous les 24 °C). Il ne faut pas toucher la surface. Le mieux est de conserver les ferrotypes dans des pochettes en plastique neutre (type polyester) ou en papier. Idéalement dans des boîtes, à la verticale, qui protègent de la lumière. Un support rigide, de type carton ou coroplaste, doit être placé dans les pochettes pour empêcher les déformations du métal.  

À l’ère du numérique, le ferrotype, comme d’autres techniques anciennes (ambrotype et collodion humide pour ne citer qu’eux), tend à être réemployé par des photographes en quête de matérialité, ou de rendus spécifiques.

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