STEFANO CERIO

Le photographe italien Stefano CERIO (1962-) vit et travaille entre Rome et Paris. À 18 ans il débute en photographiant pour le journal italien L’Espresso. Durant cette première partie de sa carrière Stefano CERIO réalise des portraits, aussi bien pour le monde de la mode que pour la presse.

L’année 2001 marque un tournant, en ce nouveau millénaire Stefano CERIO entame une approche prospective de la photographie. Paysages et architectures aux couleurs savamment travaillées deviennent le théâtre de l’absence. Cela traduit une inaccessibilité des sujets : lieux de vacances ou de loisir dans lesquels nous ne faisons que passer. Stefano CERIO explore les représentations de notre inconscient collectif, que nous développons de ces endroits. Il met en tension nos attentes et la réalité. Ainsi, dans une même image la vision fantasmée d’un lieu rencontre celle mémorisée. 

L’étrangeté qui point tient autant aux thèmes explorés qu’à la technique de prise de vue. Le grand format autorise un large éventail de nuances. Stefano CERIO l’utilise dans ses photographies pour troubler le spectateur. Il use des possibilités de la chambre pour donner, par la richesse des tons, un sentiment d’irréalité. Un tel dispositif nécessite de penser ses photographies en amont, impossible de capturer quelques images à la volée.

Stefano CERIO, Huairou, série Chinese Fun, 2015.

Stefano CERIO, photographe de l’étrangeté des lieux de loisirs.

La déréalisation s’opère de multiples façons. En photographiant de nuit à l’aide d’un système composé d’un projecteur et de réflecteurs, pour ce qui est de ses séries Night Ski (2012) et Night Games (2017). La lumière joue le rôle de révélateur, elle désigne et délimite un objet chimérique. Winter Aquapark (2012) et Chinese Fun (2015), quant à elles, soulignent le contraste entre vides et pleins.

L’aspect désertique des endroits photographiés permet d’imaginer la foule pouvant les animer certains jours. Déconnectés de leurs fonctions, ils gagnent en étrangeté. Cruise Ship (2014) semble à mi-chemin entre ces deux approches, Stefano CERIO adjoint à certaines images de cette série un effet de profusion qui renforce l’idée de vacuité.

Ces différentes séries sont liées par l’absence d’angle de vue virtuose. C’est en malaxant l’ordinaire que le photographe parvient à faire percevoir l’étrange familiarité qui habite ses sujets. Afin de saisir son travail et sa démarche artistique, nous vous invitons à consulter les différentes séries photographies de Stefano CERIO.

Foires et expositions :

  • Constructions Instables, Italian Cultural Center, Paris, 2019
  • Aquila, The Pool NYC, Milan, 2019
  • Amusement Places, Museo Pignatelli, Naples, 2018
  • Amusement, Galerie GADCOLLECTION, Paris, 2017
  • Night Games, Camera – Centro Italiano per la Fotografía, Turin, 2017
  • Night Games, Galleria del Cembalo, Rome, 2017
  • Cruise Ship, Mois de la Photo-Galerie Italienne, Paris, 2015
  • Chinese Fun, Fondazione Volume!, Rome, 2015
  • Paths, Dolomiti Contemporanee, Casso, 2014
  • Aquapark, Fondazione Forma per la fotografia, Milan, 2011
  • Summer Aquapark, proiezione video Museo Maxxi, Rome, 2011
  • Sintetico Italiano, Certosa di san Giacomo, Capri, 2009
  • Codice Multiplo, Città della Scienza, Naples, Italie, 200
Interview réalisée à l’occasion de l’exposition Amusement, à la Galerie GADCOLLECTION en 2017.

Musées :

  • Camera, Centro Italiano per la Fotografia, Turin, Italie
  • MAXXI, Museo nazionale delle arti del XXI secolo, Rome, Italie

Ouvrages :

  • Night Games, Hatje Cantz, 2017
  • Chinese Fun, Hatje Cantz, 2015
  • Viceversa, Contrasto, 2013
  • Aquapark, Contrasto, 2011
  • Sintetico Italiano, Silvana Editoriale, 2009
  • Codice Multiplo, Effe Erre, 2005
  • Machine Man, Silvana Editoriale, 2004
  • Dissolvenze corporee, Il Diaframma, 2002

Stefano Cerio, Courmayeur, série Night Ski, 2012.

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